Le Trompe-l'oeil de la rue de Châteaudun
Attention, peinture fraîche !
Les établissements « A. Fresco » ont encore frappé… En 2017, les peintres ont fait un sort aux murs du parking de la rue de Châteaudun où se trouve la résidence baptisée « Léo Polge ».
Avec leurs pinceaux, ils ont ouvert des fenêtres dans ces murs aveugles. Saisissantes de réalisme, l’œil les survole d’abord, comme si elles étaient bien réelles. Il y a comme une harmonie qui se dégage de ce tableau : les artistes ont su préserver l’identité du lieu, en poussant le réalisme jusqu’à représenter le toit de tuiles et la gouttière. C’est à s’y méprendre. Dans un œil-de-bœuf, il y a même un pigeon, semblant prêt à prendre son envol. L’architecture est respectée avec le recours aux briquettes et la grande ouverture en voûte aux portes de bois massif, comme un témoignage du passé agraire de la ville, où les parties basses des maisons étaient réservées à l’activité agricole. C’est ainsi que le passé se mêle au présent avec ce tracteur Massey Ferguson hyperréaliste, garé sous les entrevous de briques en berceaux. Il côtoie une belle d’aujourd’hui, dont la figure semble penchée à sa fenêtre. On dirait qu’elle appelle la petite fille qui joue en bas avec son ours, sur le banc factice, lui aussi.
145 ans plus tôt, un autre peintre décorateur, Léo Polge, est venu à Prades réaliser toutes les peintures murales de l’église Saint-Pierre, qu’il a terminées en 1872 comme en atteste sa signature près du grand buffet d’orgue.
C’était un spécialiste de la peinture décorative, peinture de faux bois et de faux marbre. Ce trompe-l’œil sonne comme un hommage à cet artiste, qui fut le maître à penser de Joachim Eyt, l’un des artisans à l’origine des enduits sculptés, qui sont l’une des spécificités de Prades.
Qu’est-ce qu’un trompe-l’œil ?
Comme son nom l’indique, il modifie la perception du spectateur. L’œil est trompé et perçoit une illusion de 3D sur une surface plane.
Gaëlle Guillaume - Service Patrimoine de la Ville de Prades - mai 2021